jeudi 29 avril 2010




Mehdia


J'étais en train de boire un café à la terrasse d'un hôtel à Mehdia. 
Ahmed nous avait conduit ici pour des raisons trop longues à expliquer. 
Je n'avais rien remarqué. 
J'avais vu que l'hôtel était assez moderne. 
Nous étions passé par la plage des Nations sans passer par le restaurant. 

Et puis, avant partir, l'envie d'aller aux toilettes. En poussant la grande porte vitrée, j'ai fais un pas en avant, et puis tout de suite un pas en arrière pour aller rechercher mon Nikon. 
Comme si j'avais eu peur que, pendant ma très courte absence, on aurait changé la déco, refait le bar, repeint le plafond, démonté les sièges et arraché les luminaires. 

Parfois les choses arrivent plus vite que prévu, non?




mercredi 28 avril 2010

C'est un pâté de maisons tout proche de la Tamise.
Non: 
C'est un pâté d'immeubles tout proche de la Tamise.
Déjà c'est plus la même chose.
C'est des immeubles de bureaux avec des centaines, (des milliers) de mètres carrés vides avant destruction.
Ici,  Londres, comme là bas  Grenoble, San Sébastien, Houston,  Novossibirsk ou encore Stuttgart, on décide que l'architecture des années 60 (et pire, celle des  années 70) doit disparaître.  Il faut bien la détruire,  cette architecture pas assez rassurante, pas dans la ligne, pas assez pastiche, pas pierre de taille, pas assez colorée, pas assez moderne, mais déjà vieille car on a vieilli avec elle et ça, c'est pas supportable.  
Si seulement on pouvait la passer au Kärcher, comme le Pont neuf, Notre Dame, Big Ben, La Place Saint Marc,  la Scala, bien blanc, bien propre, le Parthénon, Topkapi, la tour Belem... mais non, elle est trop insolente pour se laver en coup de jet.


jeudi 22 avril 2010

L'odeur du dernier vol.                                                                                                         On peut encore parler d'avion. Par exemple le 31 mai 2003.
La veille, le Parisien titrait "dernier vol demain, adieu Concorde" 
C'était un appel, un appel pour aller au bout des pistes à Goussainville.
Il faisait chaud. On attendait. Il y avait là des familles entières. 
Tous équipés d'appareil à capture audio visuelle.  Moi, j'ai un minidisc numérique. Je veux enregistrer une dernière fois le son du Concorde. 
Il est là. il arrive. J'ai branché le limiteur audio, je sais que ça va cartonner. Ce que je ne sais pas, c'est que, au delà du bruit, il y a l'odeur. L'odeur du kérosène apporté par l'énorme souffle qui s'abat sur nous quand le Concorde nous survole.



mardi 20 avril 2010

C'est une fin de journée, le 2 septembre 2002. Le soleil vient taper dans l'axe de la porte de la chambre.
C'est un Motel à l'entrée de la ville. 
C'est un décor pour un film.
Un règlement de compte? Une histoire d'amour? Un western moderne?
Un western moderne ?
Oui, un règlement de compte avec une histoire d'amour.
Ca se passe où?
En Espagne, dans la Mancha, à Valdepenas, dans une chambre au premier étage de l'hôtel "El Hidago"

Ne cherche pas, je sais que tu ne connais pas.




lundi 19 avril 2010

C'était après une nuit de travail à San Rémo. Nos yeux s'étaient habitués à l'obscurité. Petit à petit, des chants d'oiseaux arrivaient à nos oreilles tandis que la pénombre s'éclaircissait  doucement. A ce moment là, je pensais à un ami qui, comme Dracula,  à l'angoisse du jour qui se lève. 
Un lit! Vite un lit pour que j'aille me coucher!


dimanche 18 avril 2010

L'architecture ce n'est pas qu'une couverture.

....Si vous n'aviez pas acheté le livre de Jean Claude Bourret sur les Ovni, ou le livre sur "comment bien embrasser"? pourquoi vous n'avez pas acheté ces livres là, trouvés sur des brocantes? Vous saviez que ce qui vous intéressait ce n'était pas la couverture, mais c'était le contenu. C'était pas la peine de les prendre en photo. 
  C'est malin, maintenant ces livres sont retournés dans la nature avec Jean Claude Bourret et ses Ovni. Je sais que vous le regrettez. C'est bien fait pour vous.


jeudi 15 avril 2010

Est-ce vous avez déjà acheté des cartes postales sur internet?
Si oui, vous devez savoir de quoi il s'agit.
Quand on achète une carte postale par correspondance, le vendeur se fait un honneur de bien protéger la carte qu'il envoie. Il glisse donc un papier carton pour solidifier l'enveloppe ou alors... il met une autre carte postale pour protéger celle qui est vendue. une carte non désirée.
Sans faire exprès -parce que j'ai eu pitié- j'ai commencé une collection de cartes postales abandonnées. Personne ne les regardent, elles sont considérées comme un morceau de carton, même si elles montrent un rivage, un château, un village... Un carton qui permet d'écrire un mot à son acheteur.... comme une carte postale finalement.
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mercredi 14 avril 2010

 La Pirate

En 1970, Marcel Lachat attend un enfant. il habite dans la banlieue de Genève et il manque une pièce dans son HLM, après plusieurs demandes restées muettes auprès de l'Office, il décide de mettre en application ce que deux architectes (Hausermann et Chanéac) avaient imaginés: faire une bulle en voile de béton et l'accrocher aux façades pour agrandir son appartement. La bulle pirate sera la chambre de sa fille.
L'événement  eu un grand retentissement dans la presse, alors le lendemain on lui proposait un nouvel appartement plus grand.
Au début des années 2000 la mairie décide d'exposer la bulle repeinte. Marcel Lachat est là. Pascal Häusermann et sa femme Maria aussi...


mardi 13 avril 2010

Une boîte d'huile au bord de la route.

Nous sommes deux et on roule. Tout à coup, entre Saint Nazaire et Nantes, au bord de la route, un objet non identifié.  Une boîte en béton.  
En s'approchant, on découvre que cette boîte a été  construite sur le modèle des ancienne boîte d'huile en fer. Pourquoi faire?
Un homme passe et arrête sa voiture. Il s'approche. il nous dit que ces boîtes ont été construites par les américains  après la guerre. c'était des mini-stations service. On pouvait en mettre partout, très vite et on les reconnaissait de loin. 
Aujourd'hui, elles ont toutes disparues. sauf celle là. Sauvée. 
En partant, l'homme nous dit qu'il fait parti d'un Club Amateur de vieilles voitures. Son club a choisi ce décor pour se faire photographier devant, avec les DS et  les tractions. Ils ont en fait une carte postale.  
Il me dit: "donnez moi votre adresse, je vais vous l'envoyer".

lundi 12 avril 2010

A Pantin.
En 1972, comme la tradition le veut, on construisit un stade avec un centre sportif sur la couture de Paris et sa banlieue.
Quelques années après un photographe intrépide est monté sur le périphérique pour prendre cette carte postale.
A force de rouler sur ce périphérique, et à ralentir pour regarder ce magnifique bâtiment que plus personne ne voit depuis longtemps, j'ai préféré ne pas prendre de risque et aller le voir depuis la rue.


mercredi 7 avril 2010

La tentation

Il y a des livres qui vous tentent. Vous avez envie, mais nous n'êtes pas vraiment sûr des les lire. Vous demandez le prix. Pas de chance, c'est un peu cher, même si vous n'avez aucune idée de sa valeur. Alors vous avez un appareil photo et vous prenez ce que vous préférez dans ce livre. Son titre, sa couverture.

lundi 5 avril 2010

LODZ.
La ville s'appelle LODZ,  prononcez Woutch mais ça n'a pas d'importance.
1994, c'est-à-dire il y a seize ans. -Ca c'est important-  Lodz était encore un ville oublié par la nouvelle économie de marché. C'était une ville dans l'entre deux. Pas encore...mais déjà plus.

J'étais là bas avec une caméra 16m/m et un appareil photo.  Comme je filmais, je prenais très peu de photo.  Ce jour là, j'avais mal chargé mon Nikkormat. Le film s'est enrayé. J'ai développé le négatif, mais jamais tiré les positifs.  Seize après, je retombe sur ces négatifs et je découvre des photos qui semblent avoir été prises dans les années 30. Les rues, les hommes et les immeubles. J'ai l'impression d'y être allé il y a un siècle et les photos montrent exactement ce que je ressens: Lodz c'était il y a longtemps.








Ostia.

Comme pour beaucoup, Ostia n'est pas qu'une plage pour les Romains. 
C'est aussi là où en 1975, Pier Paolo Pasolini a fini sa vie, assassiné par des ragazzis.
Sur le fameux lieu du drame, une sculpture  nous attend sans aucune information.