mardi 21 décembre 2010

Ici, le Casino de Juan-les-Pins.  Années 30, années 70, années 2000.

Le Casino avait déjà été agrandi dans les années 20. Juan prenait de l'ampleur et quand une station balnéaire se développe, on construit Casinos et Hôtels. 
Donc au premier plan: le Casino. Second plan: Hôtel Provençal****

Pendant longtemps,  le Casino était un lieu pour accueillir  des manifestations privées ou municipales. A ne pas confondre avec  les Casinos de tapis verts et machines à sous. 
Mais quand, au début des années 80, la municipalité décida de détruire le Casino, ce fut  pour le remplacer par un hôtel et... un Casino de machines à sous. 
Car depuis 1970, la ville avait construit un Casino moderne, c'est à dire un Palais des Congrès... Qu'est ce que c'est qu'un Palais des Congrès? C'est un lieu pour accueillir des manifestations privées ou municipales.

Qu'est ce qu'il se passe aujourd'hui ?( et j'y reviendrai) le Palais des Congrès de 1970 va être détruit  pour construire un Palais des Congrès futuriste. 
On appelle ça: "Un complexe à fortes activités économiques"...





vendredi 17 décembre 2010

Un train qui arrive dans une gare ou un landau qui dévale un escalier, il y a peu de lieu qui rappelle une image aussi forte.
La plus part des gens qui utilise cette gare ou cet escalier n'ont pas vu le film de Lumière ou d'Eisenstein mais ils ont bien conscience que cet escalier et cette gare sont uniques grâce au cinéma. 
Peut-être le seul point en commun entre Odessa et la Ciotat.




mercredi 15 décembre 2010

J.N a photographié  4 fois la crèche en 22 ans.
Ce rituel fétichiste  nous montre une évolution quasi nulle du sujet.
La crèche, comme l'arbre de Nöel, n'a pas pour vocation à évoluer, car Jésus doit être abrité sous le même toit, normalement et selon L'évangile selon Saint Mathieu, Jésus est né dans une étable.
Ici, nous sommes dans une Chapelle de type Provençale. Cette entorse à la réalité est courante: on trouve aussi des grottes ou... des chalets montagnards.

Cette crèche est contractuellement bonne: L'âne et le boeuf sont là.
L'âne a transporté Marie, et le Boeuf a servi de chauffage en soufflant sur Jésus.
Joseph et Marie sont là. Marie ne semble pas fatiguée, elle est accroupie cela signifie qu'elle a pas subie l'épuisement lié à l'enfantement.

On trouve aussi un animal indispensable à la crédibilité de l'évènement:   l'agneau.
En effet, c'est le jeune mouton qui a eu la primeur de la nouvelle de la naissance du Christ. (On notera que l'agneau est  vraiment chanceux puisqu'il est aimé des chrétiens et qualifié d'animal pur chez les juifs et le musulmans.)

En 1972, 3 absents se font remarquer, il s'agit de Gaspard, Melchior et Balthazar. Les rois mages ne sont pas là. Une absence injustifiée, car il y avait largement la place de le mettre à droite de la chapelle, à la place d'un deuxième âne qui regarde sans raison l'objectif du photographe.


Notons toutefois qu'en 1978 pour la deuxième photo de la crèche, les Rois Mages sont bien là, habillés en bleu et en rouge, juste devant le Nouveau Né.  Ils sont là, mais où est le cheval, l'éléphant et le dromadaire? Il est important de rappeller  que les Rois Mages symbolisent l'ensemble des peuples de la terre et donc, doivent être accompagnés de leur monture exotique.

En 1978, la paille de 72 a disparue ( dommage, elle nous rappelait pourtant l'idée de l'étable) et on voit une apparition en masse de brocolis ou d'algues à moins que ce soit des arbustes, transfert d’un décor de train éléctrique.
Le fameux papier roche remplace le papier craft: la crèche s'embourgeoise sous Giscard.

1984, on fait de l'ordre. Moins de brocolis au sol et les santons occupent mieux l'espace. 
Cependant on remarque plusieurs anomalies : où sont passés les Rois Mages? Pourquoi les moutons se battent-ils à droite de la Chapelle. (agneaux cachers contre agneaux hallal, sous les yeux des moutons chrétiens… sommes-nous à Jérusalem?!) et puis, dernière innovation de la crèche 80's: la présence d'un maire. Oui un maire, c'est-à-dire un homme avec une écharpe tricolore autour de la taille.  Halte aux anachronismes ! Impossible de faire une réclamation :  les faits remontent maintenant à 26 ans.


1994, les belles années: Achat en masse de santons, les Rois Mages reviennent aussi. (toujours sans d'éléphant ni de dromadaire)  Est ce que le maire est là? impossible de le distinguer, il y a foule ce 25 décembre.
Pour la première fois depuis 1972, la lumière est naturelle.
Les ombres portées mettent en valeur deux nouveaux sapins (des oliviers auraient été plus appropriés).
Malgré tout on sent cette année là,  une vitalité et  envie de se réunir qui l’on avait pas vu les années précédentes.


Une nouvelle politique entre en vigueur dans les années 90- 2000.
La crèche Provençale a été rasée, les santons renvoyés chez eux car voici… la crèche chinoise toute intégrée. Ce nouveau modèle importé est révolutionnaire : il est compact et va donc a l’essentiel.
Les animaux sont repartis à la ferme. Les figurants  jugés trop nombreux aussi.
Ici ni chapelle, ni étable mais un petit F3  simple mais confortable.
Un casting  est resserré  autour de Jésus : sept personnes.
3 Rois Mages, Joseph, Marie, une Miss Monde avec des ailes, un paysan en jean avec son agneau. (L’influence de Disney est ici explicite. On pense à un cadeau Mac Donald’s dans un menu enfant.)


Dans la crèche traditionnelle,  on attend minuit le 24 décembre pour déposer Jésus dans la mangeoire à bestiaux de l’étable. Grâce à cette crèche du XXI siècle plus besoin de regarder l’heure. Le 24 décembre, Jésus est là pour l’éternité, on peut se concentrer sur la bûche  de Noël et aller chercher la dernière bouteille de Champagne au frigo sans se soucier de l’heure.
Il aura fallu attendre 2000 ans.






dimanche 12 décembre 2010

Dans PLAYTIME, le film de TATI, un détail raconte quelque chose d'intéressant.
Dans la vitrine d'un agence de voyages,  on voit des affiches touristiques pour promouvoir  différents pays. 
Brésil, USA, Angleterre... TATI a fait faire ces affiches avec une photo du même immeuble très "style international" C'est  donc un immeuble moderne aux balcons filants,  et cet immeuble est représenté avec  devant, un seul autochtone censé personnaliser le pays, puisque, selon Tati, l'architecture de style international uniformise les villes. Sur l'affiche "Fly to London", l'immeuble moderne masque Big Ben... sur celle du Brésil on ne voit qu'un palmier et aux Etats Unis on ne voit rien d'autre que l'immeuble...
En 1967, ce style d'architecture est à son apogée et Tati en a fait le sujet de Playtime.






mardi 7 décembre 2010

A Montluçon, tout le monde travaillait à Dunlop. Il y avait la cité pour les ouvriers, le stade et l'usine. On y fabriquait des pneus ou des balles de tennis.
Ces photos dates de 2004, aujourd'hui, on a rasé la cité ouvrière.
Il ne reste que le stade et peut-être encore la Fiat bleue, garée quelque part dans une nouvelle HLM de Monluçon...






samedi 4 décembre 2010

Un problème s'est posé un jour aux constructeurs de Sarcelles, ils se sont aperçus que les rues n'avait pas de noms. Dans la hâte de bâtir on avait oublié ce détail. Les Sarcellois s'y retrouvaient, certes, mais avec des chiffres. "où habitez-vous?" "au 8 bloc 22"
C'était le genre de conversation que l'on entendait du matin au soir.  Le jour vint où notre architecte Labourdette, se dit que cette façon de fourrer tout le monde aux blocs faisait perdre à la cité son intimité, qu'il convenait d'y obvier et vite.
Mais où prendre tous ces noms?
(Marc Bernard, Sarcellopolis, 1963)