mardi 26 avril 2011

 "PLANCHES DE CONTACTS" change d'adresse

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lundi 18 avril 2011



Un peu bêtement, j'avais arrêté ma voiture sur West Slauson Avenue à L.A car un hélicoptère bleu et une voiture rouge avaient attirés mon regard.
J'avais mon appareil photo et un bon fond de cadre avec le Jet Inn Motel.
La photo me semblait imparfaite mais cohérente.

Quelques années plus tard, je tombe sur une carte postale du Jet Inn Motel et je comprends immédiatement que je m'étais trompé de sujet à West Slauson Avenue: ce n'était ni l'hélicoptère bleu ni la voiture rouge qu'il fallait photographier mais l'intérieur du Jet Inn Motel.
Erreur d'amateur.

En vérifiant aujourd'hui sur Google Maps que le Motel existe toujours, je me suis aperçu que l'hélicoptère et la voiture avaient disparus. Finalement.





mardi 12 avril 2011

La fenêtre de la voiture était ouverte, j'étais à Berlin, Tel Aviv ou Los Angeles.
Le Nikon, le Lomo ou le lumix était dans ma main.
Prêt.
Et puis par hasard,  un immeuble curviligne. 
A peine le temps d'appuyer sur le déclencheur.
1 seule photo à chaque fois.

Immeuble Shell construit à Berlin en 1931 par Emil Fahrenkamp
Immeuble Boaz-Schwabe construit à Tel Aviv en 1935 par Ze'ev Wilhelm Haller
Immeuble X construit à Los Angeles en 197?





jeudi 7 avril 2011


Le camion.
Dans un village en Ukraine, je trouve un camion en fer rouillé dans une poubelle.
Je le prends avec moi.
Dans un autre village je le propose à un jeune garçon.
Il n’en veut pas.
Dans une station-service, je vois le même camion, neuf.
Le sien à une citerne, le mien non.

Le chauffeur me voit et voit mon camion.
Il me dit alors : « j’ai le même dans un hangar, il date de 1957 ». 
Je lui dit : « oui, mais vous conduisez déjà le même ! ».
« non, viens chez moi et on ira dans mon hangar. Tu verras et tu comprendras… » me répond-il !

Alors, je suis allé chez lui, et j’ai compris.
Dans son hangar, il avait le même.
En plus gros.





lundi 4 avril 2011


Est-ce que  le Shanghai d'aujourd'hui n'est pas le New-York des années 20? Quand la ville prenait de la densité et de la verticalité. Quand les métiers du XIX siècle croisaient des métiers inconnus jusqu'alors. Quand la croissance économique  fait passer sans transition d'un siècle à l'autre une  ville industrielle à une ville moderne.

J'ai déjà vu l'ancêtre de cet homme-fourmi qui empile  le polystyrène sur son vélo:  il était noir, New-Yorkais et ramassait des chiffons dans le Bowery. Derrière lui, l'Empire State building se construisait.

lundi 28 mars 2011


La conception d'une ville ne se fait pas forcément  dans d'immenses bureaux climatisés et ultra-modernes.
Ici, on trouve réunis l'infiniment petit et l'infiniment grand.
L'infiniment petit c'est ce préfabriqué en bois, l'infiniment grand, c'est la Grande-Motte, la ville sortie du néant.
En 1969, Jean Balladur, l'architecte en chef de la ville a installé son équipe pendant toute la construction de la Grande-Motte dans cette maison en bois perdue au milieu de rien, à quelques centaines de mètres de la mer.

Pour être sur le chantier tous les jours, des architectes comme Paul Gineste ou Pierre Dezeuze viennent habiter dans la ville en construction avec leur famille.
Semaines après semaines, des pyramides sortent de terres.
Cette descendance  improbable de l’architecture des pyramides de Teotihuacan du Mexique choque depuis 40 ans les citadins à la recherche du village pittoresque. Comme les Aztèques et les Mayas, mais seulement depuis le XX° siècle, notre société vénère  le soleil. Il fallait donc lui construire un temple, une ville. Balladur et son équipe y travaillèrent:

Ainsi -pour que l’Homme soit bien au Soleil- on peut construire une ville entière,  faite  de béton, de tamaris, de pins et de cyprès, dans un local posé sur le sable à la merci de la Tramontane...











jeudi 17 mars 2011


C'est Hans Hollein, il a bientôt 80 ans..
Dans les images du tsunami japonais, j'ai repensé à lui et à son porte-avions dans la campagne. 
Il y avait cette idée: recycler l'architecture et recycler l'armement pour produire de nouveaux paysages mobiles. 
et surtout:
Transformer le territoire.

Il manque à ces photos japonaises des perspectives. Cet impressionnant survol d'avion écrase le paysage chaotique sans ligne de fuite.

Chez Hans Hollein, le navire surgit de la nature, tandis qu' au Japon, le navire atterrit dans la nature.

Cohabitation plus ou moins pacifique de l'eau et de la terre.







dimanche 13 mars 2011


Peut-être que cette ville  au Maroc n'existera jamais et restera à l'état de projet. 
Les rues ont été tracées, l'électricité est posée, les canalisations sont enfouies. 
Le promoteur est parti.
Peut -on renvoyer ces images de cette absence  à celles de villes bombardées?
Le Havre, Varsovie ou ici, Hiroshima, ont connues un retour à la case Zéro.
Aujourd'hui  Sendaï ou Minamisanriku vont vivre le même destin après le passage du tsunami.

Le tracé des routes, les poteaux électriques et les parcelles vides qui montrent que qu'une ville commence (et finie) par ses infrastructures et non ses bâtiments.




lundi 7 mars 2011


L'architecte  du fameux Ministère des  routes et autoroutes de Tblissi en Géorgie a réussi à faire un bâtiment sur une idée abstraite: le tracé des routes.
Ces routes superposées sont le mélange du début d'un jeu de mikado, et de la fin d'une partie d'un Tetris ratée.
Contrairement au régime fasciste, le bloc soviétique a toujours imaginé une architecture novatrice et monumentale, forcément car la supériorité du collectif doit s'imposer sur l'individu. 
En contrebas du bâtiment, une station service abandonnée donne la dimension futuriste du projet dans son ensemble: 
En 1975, nous étions dans l'espace.




dimanche 27 février 2011

Je lis dans un journal du Nord de la France, un appel aux lecteurs:
"à vous de nous proposer vos lieux les plus disgracieux et de voter pour désigner le grand vainqueur des verrues architecturales."
C'est le fameux procès de l'architecture d'après-guerre, car on nous dit que tout ce date de cette époque est "disgracieux", la vraie belle architecture finie au commencement de la Première Guerre Mondiale.
Mais après la guerre, pendant vingt ans, l'architecture n'a pas fait de plagiat. Elle ne s'est pas excusée d'exister, et puis il y eu  un moment où "on" a décidé de jeter le bébé avec l'eau du bain. C'était à la fin des années 70, la plagiat allait revenir. On va préfèrer l'architecture sans goût ni odeur, et on a du mal à lui pardonner de ne pas être du XIX siècle, alors on va l'humilier: voilà des lieux de cette liste appelée  "les verrues architecturale".


1/ Palais de justice à Lille 2/ Gare de Maubeuge  3/ Hotel de Ville de Maubeuge  4/ Cité Administrative de Lille.








mardi 15 février 2011

En 1984, HOTEL "SALIOUT" (Salut) ouvre à Kiev. 
SALIOUT est le nom d'une série de stations spatiales soviétique.
En 1984  l'équipage de SALIOUT 7 est témoin d'une scène extra-ordinaire:  
7 anges sont apparus pendant une dizaine de minutes à l'extérieur de la station spatiale.

Tous ont cru à une hallucination collective due à la durée du voyage en orbite, mais quelques semaines plus tard ,  3 nouveaux cosmonautes rejoignent  SALIOUT 7 et,  à nouveau,  7 anges apparaissent derrière les hublots.

Aujourd'hui, les anges de  HOTEL SALIOUT ont des talons aiguilles,  des décolletés, parlent ukrainien, boivent de la vodka et déambulent dans les couloirs la nuit tombée...




mercredi 9 février 2011

Complètement par hasard, il arrive que sur une route, une image apparaisse comme un flash.
C'est sur la N165 dans les Gorges de la Vésubie, qu'en 72  Truffaut tourne une scène de cascade pour la "Nuit Américaine".
Il filme un tournage, c'est une mise en abîme.
Voilà ici, une deuxième mise en abîme: Le décor 40 ans après.
J'aime l'idée que des territoires anonymes soient chargés d'histoires, qu'ils ressurgissent de l'inconscient et nous rappelle que partout sur terre, l'homme a posé le pied pour y faire des choses -belles ou affreuses-  mais parfois toutes simples, comme immortaliser un lieu.






mercredi 2 février 2011


Les banquettes en boudins rouges, la moquette marron aux murs et le juke box aux bout des tables de la mezzanine sont, avec sa propriétaire, les dernières témoins d’un époque où des joueurs libanais ou iraniens qui sortaient fauchés du Casino Ruhl sur le trottoir d’en face, croisaient des jeunes hippies au comptoir du Méditerranée, où les bandits azuréens se fondaient dans la masse des jeunes clients revenant de la plage, où les consommateurs étaient tellement nombreux le soir, que Jackie avait 3 employés à temps plein, et où Nice était à son apogée.

Je connais cet endroit qui ne devrait plus exister, simplement parcequ’il est situé  là où la pression immoblière est énorme : à 30 mètres de la Promenade des Anglais, face au Casino Ruhl. Ouvert  le 25 décembre 1970, Le Méditerranée existe toujours. 




vendredi 28 janvier 2011


Créteil a eu de la chance de rencontrer Gérard Grandval: grâce à cet architecte, la ville à eu un emblème insolite: les Tours Choux.
Pendant sa construction, les gens les appelait "les épis de maïs", mais pour que cela ressemble vraiment à un épi de maïs sur son pied, il était prévu que chaque pétale soit couvert d'une peau végétale. Les promoteurs ont eu peur. On a oublié l'épis de maïs et l'idée du choux est arrivé. Aussi grâce à Jacques Ségéla, le très énervant publicitaire avait trouvé un slogan pour la vente des appartements: " et maintenant, parlons gros...choux". Ce fut un échec.
Les Tours Choux ont 40 ans, aucun pétale ne s’est encore détaché.




lundi 24 janvier 2011

Je ne sais pas dans quelle circonstance William Eggleston a photographié ce revolver, si c'est une photo documentaire ou non, mais j'ai toujours trouvé que cette image avait un pouvoir narratif énorme. A qui appartient ce morceau de chaussure? Pourquoi ce revolver est sur ce balcon? Est-il caché, perdu, ou oublié?

Un jour où j'étais en présence d'un pistolet, d'un balcon et d'une porte fenêtre, j'ai repensé à cette photographie.




jeudi 20 janvier 2011

Michael Wolf est photographe et il passe son temps sur Google street. Avec ses photographies , il recadre ce que Google lui propose.  Il dit: "je m'intéresse aux possibilités narratives, aux fragments de corps, aux petites scènes intimes ou accidentelles qui dégagent un certain mystère, une équivoque comme dans Blow Up d’Antonioni, où à partir d’un détail d’une image, on reconstruit une histoire. J’envisage ce travail comme de multiples propositions de scénarios que le spectateur invente."








dimanche 16 janvier 2011

Parfois on s'apprête à prendre une photo et puis soudain, quelque chose de plus intéressant arrive. 
Depuis un énorme tas de gravas, le paysage de ce parking avec ces publicités de lingerie à Shanghai est un bon sujet.
Mais voilà:  un homme arrive, venant de la gauche. Il a garé sa voiture et marche vers la sortie. je ne l'avais pas remarqué. Cet homme en noir devient  l échelle humaine manquante. 
J'attends encore un peu pour qu'il rentre au centre de mon cadre, et là, il s'arrête brusquement. Il stoppe et réfléchit. Je prends la photo avant qu'il  fasse un pas de plus et que sa tête se confonde avec l'ombre de la voiture blanche.  Mais l'homme en noir ne s'avancera pas plus: il rebrousse le chemin et retourne à sa voiture.  
Avait-il oublié quelque chose ou voulait-il que je sois, l'espace d'une photo, dans le film d'un Michelangelo Antonioni  chinois?


vendredi 7 janvier 2011

Côte d'Azur, L.A. 

Ils étaient deux, ils étaient américains. ` 
Je pense que c'est la première fois qu'ils venaient sur la Côte d'Azur. Ils buvaient une bière dans la rue devant un bar, la nuit tombait. Après avoir longuement regardé le paysage, l'américain dit à son copain:  
Tu ne trouves pas que ça ressemble à chez nous? 

Don't you think it looks like home? 

En entendant cette phrase, j’ai compris qu'ils ne pouvaient pas venir de la côte Est comme je l'avais cru, mais de L.A, California. 

Quelque temps après je suis allé chez eux, Los Angeles. Et là, j'ai vu que ça ressemblait à chez moi.   

J’ai vu ce monde moderne à l‘horizontal, ponctué de verticales avec des totems publicitaires, des palmiers, des routes larges comme des autoroutes qui traversent des quartiers d’habitations. J’ai vu la même  lumière, la même végétation.   
Au bout de Sunset Bvd, j’ai cherché l’aéroport de Nice et je suis tombé sur Pacific Palisades.